Arnaud Gicquel : « S'inspirer du cyclisme »
De passage à Nice pour participer à une séance
photo de son sponsor, Arnaud Gicquel est revenu sur les lieux du premier
Nice en roller, millésime 2000. Le 3 juin prochain, il figurera
à nouveau parmi les favoris d'une épreuve qui a très
rapidement acquis ses lettres de noblesse : cette année, l'étape
niçoise fera partie intégrante de la tournée de Coupe
du monde. Le multiple champion du monde évoque la faible médiatisation
de sa discipline et les solutions pour y remédier.
Votre palmarès ?
Je suis champion du monde 1990, 91, 94 et 98. L'année dernière,
la France n'a pas participé aux Mondiaux organisés en Colombie.
J'ai fini la saison en tant que leader du classement mondial (entre 10
et 20 km), champion d'Europe du marathon, vainqueur de la Swiss Inline
Cup, la plus grosse compétition du monde disputée sur neuf
étapes.
Déjà en fin de carrière ?
Pas tout à fait, mais j'y pense. A 28 ans, je vais courir de
plus en plus de marathons et jusqu'à 80 km, moins de courses de
vitesse. Après 12 ans en équipe de France dont trois dans
un team pro (Bauer puis Rollerblade), je délaisserai l'équipe
nationale l'année prochaine pour me consacrer à mes activités
annexes. Avec la société Roller Service, je participe à
l'organisation de cinq manifestations en France, six autres en Loire-Atlantique
et en Vendée.
Les meilleurs Français viennent de là...
La région dispose d'une section INSEP. Le centre national junior
est situé à Nantes, sous la responsabilité de l'entraineur
national Pascal Briand (vainqueur à Nice en 2000). Les pensionnaires
disposent d'horaires aménagés. Les teams Salomon et Rollerblade,
qui regroupent les 10 ou 15 meilleurs mondiaux, sont également installés
à Nantes.
Le roller est donc plus qu'un sport loisir ?
Il est de plus en plus reconnu comme un sport à part entière,
cela se voit sur les épreuves officielles comme sur les manifestations
de masse. Médiatiquement, pourtant, nous ne sommes toujours pas
reconnus malgré tous les efforts que font les organisateurs en France.
Je pense qu'il faut s'inspirer du cyclisme en étant conscient qu'on
ne touchera pas notre cible du jour au lendemain. En Suisse et en Allemagne,
le roller a bien pris. En France, on aurait surtout besoin de retransmissions
télés. ça commence à venir...
Parvenez-vous à vivre de votre passion ?
Oui, grâce à mon sponsor mais cela implique d'être
disponible tous les week-ends de mars à octobre. Une activité
professionnelle en relation avec le roller (team manager, etc.) est une
autre solution.
Comment jugez-vous Nice en roller ?
La course fait maintenant partie des meilleures de France avec Rennes,
Paris, les marathons du Val d'Oise et d'Annecy, les 24 heures du Mans,
les Internationaux du Pays des Herbiers (Vendée) et la Roller Cup
de Grenoble. Cela fait des années que le roller existe. Ce qui le
fait avancer, ce sont les courses populaires. Voilà pourquoi la
randonnée sur la Promenade des Anglais (de 9 heures à 11
heures) est au moins aussi importante que la manche de Coupe du monde (de
11 h 30 à 12 h 30).
Recueilli par Sylvain MOUHOT.
Jeudi 17 Mai 2001
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